« Laisse moi, j’ai envie d’être seule. » crachais-je à mon esclave. « Allez bouge ! » hurlai-je. Elle finit par écouter les ordres et se retirer. Ma chambre sentait le renfermé, je me demandais alors depuis combien de temps la femme de ménage n’était pas venue ici. Soupirant bruyamment, je tentais de secouer la couette avant de la reposer presque directement. La poussière avait envahi la pièce et m’empêchait littéralement de respirer. J’avais une furieuse une envie de fumer. Ouvrant la fenêtre à la volée, j’observais de mon perchoir toute la bonne société arriver. Je détestais ces gens, je détestais cette famille qui se vouait corps et âmes aux affres de la superficialité. Ils me dégoutaient et je n’avais qu’une envie, repartir d’ici le plus vite possible. Plus tôt dans la journée, mère m’avait porté une robe. Une robe. Croyait-t-elle vraiment que j’allais pouvoir porter une chose pareille ? Je la détestais elle aussi, avec ses airs de princesse pourrie gâtée. Je savais que c’était important pour mon père, pour son travail au ministère. Mais qu’en avais-je à faire après tout ? Astoria et Lucrèzia allaient sans doute faire le boulot à ma place et je craignais de perdre mon sang froid face à elle. Et devant tout ce monde, cela semblait totalement impensable. Recrachant une bonne bouffée de ma cigarette, je la balançais par la fenêtre manquant de peu une vieille bonne femme que je ne connaissais pas qui arrivait en même temps. Cette soirée allait être longue, très longue.

« Demetria, descends tout de suite. » Elle ne criait pas mais son ton fielleux m’exaspérait déjà. Réticente, je remis en place le bustier de ma robe avec force et ouvrit la porte à la volée. Le bruit des conversations me submergea très vite et à contre cœur, je finis par descendre. Bien entendu, Lucrèzia semblait déjà en grande conversation. Ricanant doucement, je m’approchais du bar et me servit un verre au hasard. Père et mère semblaient totalement absorbés par leurs invités, ils n’y verraient que du feu. Avalant mon verre d’une traite, je m’approchais de ma sœur Astoria et lui murmura à l’oreille. « Je sais que c’est difficile pour toi mais évite d’écarter les cuisses ce soir, tu seras gentille. » Je lui offris un sourire éclatant avant de m’enfoncer dans la foule et sortir dans le grand jardin de la propriété. Père m’avait demandé de rester près de lui pour me présenter à ses collègues mais je n’en voyais pas l’utilité. Je m’en fichais bien de tous ces gens et je commençais sérieusement à me lasser de tous ces fichus dîners mondains. M’asseyant sur un des magnifiques bancs en chêne, j’entendis distinctement quelqu’un derrière mon dos. Me tournant brusquement vers la source de ce bruit, je levais les yeux aux ciels face à ce spectacle lamentable. « Qu’est-ce que tu fous, habillée de la sorte ? Je t’ai dit de rester dans ta chambre ce soir ! » Je fulminais. « Mme Borthwick m’a demandé de m’habiller et de garder un œil sur toi. » Ecumante de rage, je me levais alors et gifla bruyamment l’insolente. Comment sa mère pouvait-t-elle oser une chose pareille ? Arrachant presque sa robe pour en sortir son paquet de cigarettes, elle en fuma deux d’affilée avant de retrouver son calme. Son esclave, la joue écarlate n’avait toujours pas bougé. « Je déteste ces putains de dîners mondains ! »

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« Je t’emmerde Bralleth. » J’avais délibérément crié dans les couloirs pour le mettre au défi de me contredire. Ce mec-là, je ne pouvais pas le supporter. Toujours à vouloir se mêler des choses qui ne le regardaient pas. Qu’est-ce qu’il avait à me regarder comme ça aussi ? Un idiot, ce mec. Les couloirs de l’école semblaient de plus avoir été pris d’assaut par tous les élèves si bien que je n’arrivais même pas à trouver mon chemin. Seulement cela ne m’a pas empêché de l’entendre distinctement parmi le brouhaha ambiant. « Quelle subtilité. » Cette remarque déclencha directement mon courroux. Agacée, je me mis à bousculer sans gêne les dizaines d’élèves qui se trouvaient là pour le rejoindre. Malgré tout ce qu’il pouvait penser, je n’avais pas peur de lui. Il n’était qu’un défi de plus, un insecte à écraser à coup de botte bien placée. « Répète un peu ça en face, Everdeen. Tu es peut-être un sang pur mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas le droit de te casser la gueule. Ton œil en a pris un coup la dernière fois, tu veux que je réessaye ? » Je lui souris, attendant une réaction de sa part. Elle arrivait toujours de toute façon. Au moins je devais lui reconnaitre ça, il ne lâchait pas l’affaire facilement. Sans prévenir, il pointa sa baguette dans ma direction. Surprise et à la fois amusée de la situation, j’éclatais de rire. « Charmant. Et tu vas faire quoi ? Me tuer ? Tu sais très bien que tu n’en n’es pas capable…Ou peut-être cherche-tu à prouver quelque chose ? » D’un mouvement de tête, je montrais alors la jeune femme blonde qui nous regardait depuis quelques minutes. Saige, l’esclave de Lucruella. « La gamine te regarde, alors vas-y montre lui ce que t’a dans le ventre Everdeen, je n’attends que ça. » La victoire semblait toute proche et je ne pus m’empêcher de sourire. Tapotant distraitement ma baguette dans ma main, j’attendis les représailles qui ne venaient pas. Mais Saige s’était avancée à son tour. « Dis-donc, vous avez mangez quoi aujourd’hui pour me faire ch*** autant ? » Je n’avais plus envie de jouer maintenant et cette bataille commençait sérieusement à me lasser. « Allez, débarrassez-moi le plancher, je n’ai pas que ça à faire. » D’un mouvement, je poussais brutalement Bralleth contre le mur et m’avançait vers Saige. « Entre toi et moi ma petite, ce n’est que le début. »

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« Gros poissons en vue. » « Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? » « C’est un nom de code Deme, ce que tu peux être lente parfois. » « Tu sais quoi ? Tu peux te le mettre où je pense… » « FERMEZ LA, on va finir par se faire remarquer avec vos conneries ! » L’envie ne manquait de renchérir mais je décidais de garder ma bouche fermée. Nous avions planifié cela depuis quelques jours déjà et le moment était enfin arrivé. Plusieurs nés moldus s’étant rassemblés dans les couloirs, il s’agissait du moment idéal. Eothain s’avançait déjà en premier comme à son habitude. D’un mouvement de baguette, il les attacha les uns les autres et je le suivis, non sans un sourire triomphant aux lèvres. « Ça tombe bien que vous soyez là. Les combats vont bientôt recommencer, j’ai besoin de volontaires. » En effet, j’en avais de plus en plus besoin depuis que cette mutinerie constante avait engendré une espèce de rébellion des nés moldus. Je savais bien que tout ça n’allait pas durer, qu’il s’agissait d’une période. Mais en attendant, il fallait bien que ça roule pour son business. « Tiens, toi. » Elle connaissait déjà ce garçon. Doté d’une carrure impressionnante, il allait sans doute faire grande impression. « Je t’engage. Tu m’a l’air parfait pour ce genre de combat. » Comme si il allait avoir son mot à dire. Je souris d’un air entendu à Eothain avant de lui proposer à lui aussi de choisir quelques nés moldus. Après tout, il avait un rôle à jouer lui aussi. « Le premier combat aura lieu demain dans les cachots. Soyez à l’heure, Eothain est très à cheval sur la ponctualité. Il n’aime pas du tout les retardataires. » J’éclatais de rire avant de faire signe à l’intéressé de lever le sortilège. Hilare, je le pris par l’épaule et me dirigeais à ses côtés vers le prochain cours de potions qui nous attendait depuis déjà plusieurs minutes.